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Le crowdlending, un complément naturel aux prêts bancaires
25 septembre 2015
On le sait, les banques subissent aujourd'hui le contrecoup de la crise financière de 2008. Suite à la tourmente liée à l'explosion de la bulle des « subprimes », les autorités de contrôle du secteur leur ont en effet imposé des règles prudentielles très strictes. Ces mesures empêchent les organismes financiers de prendre trop de risque, notamment en limitant les prêts à certaines entreprises.
On n'est pas dans le cas d'un « credit crunch », c'est-à-dire l'absence de crédit, mais les dossiers passent bien moins aisément qu'auparavant.
Quand le crowdlending facilite le crédit bancaire
Le crowdlending trouve ici toute son importance puisqu'il permet aux entreprises de trouver rapidement et sans l'établissement d'un dossier trop lourd, les fonds nécessaires au financement de leurs projets. C'est la vocation de ce type de financements qui s'insèrent entre les crédits bancaires à long terme octroyés en contrepartie de garanties solides et les crédits bancaires de trésorerie classiques. Dans ce contexte, les emprunts effectués au travers d'une structure de crowdlending sont en réalité à considérer comme des prêts subordonnés, qui facilite l'obtention de crédits bancaires.
Neufchâtel structure sa dette
Un cas de figure intéressant à citer est certainement celui de la société hôtelière Neufchatel, financée chez Look&Fin au printemps dernier, qui évolue dans un secteur nécessitant une stratégie d'investissement à court, moyen et long terme, permettant de gérer sa croissance de manière confortable. L'entreprise a proprement « inséré » un crédit complémentaire à ceux octroyés par la banque, BKCP en l'occurrence, un prêt à long terme de deux millions d'euros (taux : 3,3%) sur 15 ans et un prêt à moyen terme de 520.000 euros (2,44%) sur 4 ans. Look&Fin a apporté de la souplesse en récoltant 200.000 euros auprès de prêteurs, avec ici un taux de 8%. N'est-ce pas là un ensemble de charges de financement trop élevées pour l'entreprise? Non, en réalité, celle-ci a joué sur une franchise en capital (période durant laquelle on ne paie que des intérêts et pas de capital) de deux ans sur le principal emprunt de 2 millions d'euros.
De cette manière, lorsqu'elle devra entamer le remboursement du capital de ce gros emprunt, les prêteurs de Look&Fin auront déjà pratiquement récupéré leur mise! Pourquoi passer par le crowdlending pour ce montant? Simplement parce que l'emprunt à long terme est garanti par une hypothèque classique sur le bâtiment, le premier hôtel de l'entreprise (qui compte en ouvrir d'autres) et que, dès lors, il devient difficile de proposer d'autres garanties solides à la banque. Les prêteurs de Look&Fin trouvent leurs intérêts ailleurs que dans des garanties: une rémunération de 8% soit près de 3 fois la rémunération de la banque. Ce capital en compte, l'entreprise renforce de facto sa position financière ce qui facilite les relations avec sa banque pour d'autres opérations.
Il est à noter que 70 à 80% des dossiers retenus par Look&Fin sont des emprunts complémentaires à des financements bancaires.